LE CONSCIENT, LE SUB-CONSCIENT ET LE SUR-CONSCIENT

L’enquête du journal « Alchourouk » «الشروق» sur « les dernières heures décisives de la révolution du 14 janvier 2011 » prend fin ce jour, au terme de 5 articles quotidiens (du 06 au 10 septembre 2011).

Rappelons que cette enquête a été annoncée sur le numéro du 06 septembre 2011 par une photo majestueuse qui centrait sa une et où Mr Abdallah Kallel ( عبد الله القلال ) figurait curieusement à côté du couple Ben Ali et de Mr Seriati, prédisant un grand scoop !

Bokbok Tunisien n’a pas attendu la fin de cette enquête pour lancer ses clins d’oeils (voir billets du 06 et du 08 septembre 2011).

 Mais au bout de ces 5 tomes, le lecteur est sans doute décu de constater que malgré les 3 photos de Mr Abdallah Kallel (dont celle de la une), son rôle dans cette affaire n’était que purement protocolaire et secondaire.

Sur les 5 tomes, le nom de Mr Kallel n’a été cité que dans le troisième, au niveau du petit paragraphe qui décrivait l’instant protocolaire de passation du pouvoir. Pourtant, Mr Kallel aura mérité 3 photos sur deux tomes différents et, dont une, sur la une. Mr Kallel (ancien président de la chambre des conseillers ou Sénat)  aura donc détrôné Mr Mohamed Ghannouchi (ancien premier ministre pré et post révolution) et aussi Mr Foued Mebazaa (président du parlement devenu président provisiore de la République) , lesquels n'ont pas eu la chance d'avoir une photo sur la une. Par ailleurs, nul part sur les 5 tomes,  on n’ a pu apercevoir l’ombre de la photo de Mr Ridha Grira, ministre de la défense nationale de la Tunisie en état d’urgence haut niveau et dont le nom a, pourtant, été cité à maintes reprises.

Tout compte fait, l’auteur de cette enquête était peut être de bonne foi. Pourquoi chercherait-il à accabler Mr Kallel et à remonter l’opinion publique contre lui, dans le cadre de la compagne de lynchage médiatique lancée contre lui depuis la révolution ?

Qui sait ? par cette photo de la une, le sub-conscient du journaliste aurait peut être même cherché  à exprimer sa désolation et désarroi face à l’injustice que subi Mr Kallel. Il sait peut être que Mr Abdallah Kallel avait quitté le gouvernement sur sa propre demande en 2001 quelques jours après avoir refusé d’octroyer des avantages illégaux à un des membres de la famille Trabelsi.

Le sub-conscient du  journaliste aurait peut être trouvé bizarre que Mr Kallel figures parmi les premiers et les très rares responsables qui ont été placés en détention depuis mars 2011 alors même que Mr Kallel est loin d'être responsable des lourdes bavures des dix dernières années de Ben Ali. Il sait peut être que la responsabilité politique devrait être partagée et que la politique du bouc émissaire et du deux poids deux mesures est injuste, surtout dans la Tunisie libre et libérée de tous ses anciens maux ?

Qui sait ? peut être que ce sub-conscient était trop douloureux et avait donc excessivement alimenté le super-conscient du journaliste?

Qui sait…Même Freud ne saura pas trancher !  

Voilà, et en espérant pouvoir écouter, un jour, la version authentique sur l’affaire du 14 janvier 2011, directement, à partir de ses principaux acteurs, on continuera à collectionner les versions plus ou moins "fabriquées" sur cette histoire et...par la même occasion, les photos.

C’était le dernier clin d’œil de BokBok Tunisien… sur l’affaire de la fameuse photo.