BEJI CAID ESSEBSI ET FOUED MEBAZAA : LE DUO DE LA TORTURE DES ANNEES 60; TEMOIGNAGE DE KADDOUR YACHRET

L’histoire retiendra que ce même duo, au passé accablant, aura livré en 2011 Abdallah Kallel en pâture et sans aucune preuve qui l'inculpe pénalement. Sans doute ce duo voulait-il montrer de la ‘bonne foi’ dans la lutte contre la torture !!

C’étaient les années 60, le ministre de l’intérieur n’était autre que Béji Caid Essebsi et Foued Mebazaa son directeur de sureté. Kaddour Yachret nous raconte sa terrible tragédie.

C’est l’hebdomadaire ‘Al Hassad’ qui publie son témoignage accablant, en date du 25 février 2012 signé par Amani Fathallah. Abdelkader dit Kaddour Yachret, est l’un des plus chanceux parmi ceux inculpés dans le fameux complot contre Bourguiba. Il était parmi les ‘chanceux’, ayant échappé à la peine de mort, écopé juste de  20 ans de prison et ‘bénéficié’de pratiques barbares moyennes ageuses.

Kaddour est octagénaire certes mais il à la mémoire tenace et si précise quand il s’agit de décrire ses 8 années et demi de terreur passées dans les caves de Borj Erroumi cloué au mur par une chaine en acier d’à peine un mètre de long et sans jamais voir un seul rayon de soleil. Lui et ses co équipiers faisaient leur besoin sur place....C'est simplement de l'impensable tellement c'est édifiant.

Foued Mebazaa, alors directeur de sureté sous Béji Caid Essebsi, lui a rendu visite et lui a dit : ‘Je suis conscient de l’atrocité de ta situation. T’aurais juste volé une ou deux banques, je t’aurais bien aidé…mais toi t’as commis un crime très grave’. !!!!!

Kaddour ne peut pas admettre que son ministre de l’intérieur, Béji Caid Essebsi ne soit pas au courant de ce qui leur arrivait durant toutes ces années !

En fait et avant de débarquer dans cette prison aux conditions moyennes ageuses, Kaddour était avec Bratli, Hamadi Guiza, Moncef El Materi, Arbi Akremi, Kefli Chaouani et Hassen Marzouk dans la prison de Ghar El Melh ou il a passé 2 ans et 10 mois. Kaddour et co avaient été acceuillis par une salve de coup de fouet, mains ligotés au dos par des chaines en acier. Ce scénario d’acceuil allait être un menu régulier.. Kaddour disait : "nous n’avions que les dos des uns les autres pour se protéger les un les autres"….

Kaddour rapportait que durant ces séances de passage au fouet, le directeur de la prison, Mahmoud Mrabet, était attablé en face, en train de savourer ses mets appétissants.  

Durant ces 2 ans et 10 mois, Kaddour avait faim en permanence. N’est ce pas que pour la première ration du jour il recevait 5 cuillères d’eau avec des débris de carottes et pour la seconde ration, celle du soir, 5 cuillères de pates (Mhammes) et 300gr de pain. La torture par la faim était terrible à supporter disait Kaddour…

Mais…insista Kaddour...ce qu’il avait initialement enduré commes pratiques, en attendant le jugement était encore plus terrifiant :

Kaddour Yachret  aura tout expérimenté : la position du poulet roti, l’arrachement d’ongles, les coups de fou sur un corps nu, mains attachés au dos par de lourdes chaines en acier. Kaddour précise que c’était sous Béji Caid Essebsi alors directeur de la sureté nationale. Caid Essebsii l’a même personnellement interrogé une fois.

L’histoire de la Tunisie a voulu que ce duo se reconstitue au sommet de l’état cette fois, dans une période fleurissante de la Tunisie post révolutionnaire…hélas.

L’histoire retiendra que ce même duo (Essebsi- Mebazaa), avec son passé accablant, a livré Abdallah Kallel, en tant qu’ancien ministre de l’intérieur en pature… sans doute pour montrer sa ‘bonne foi’ dans leur lutte contre la torture !