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BOKBOK TUNISIEN (contact : bokboktunisien@gmail.com)
22 octobre 2011

NON Mr AHMED BEN SALAH : ENNAHDA A DEJA RECONNU LE CRIME ''BAB SOUIKA" DE 1991 !

Mr Ahmed Ben Salah est l’un de ces anciens ministres de Bourguiba avec lesquels les Tunisiens ont pu renouer avec beaucoup de nostalgie mais aussi de tolérance, presque sans reproches, indépendemment du caractère positif ou négatif de leur parcours. Mr Ben Salah présente la particularité d’être tombé en totale disgrâce avec Bourguiba, d’avoir été condamné à plus de 10 ans de prison avant d’être gracié par Ben Ali même à la fin des années 80.

Du moins en apparence et malgré ses 85 ans et son vécu tumultueux, Mr Ahmed Ben Salah a pu relancer son ancien parti politique et s’exprimer publiquement à maintes reprises. Sa dernière interview, il l’a accordée à l’hebdomadaire ‘Orabya’ du 16 octobre 2011.

Presentation1Autant dire que Mr Ahmed Ben Salah s’était discrédité avec une série de déclarations vraisemblablement non gratuites,  la plus douteuse et facilement démentie étant celle émise sur l’affaire criminelle de « Bab Souika » de 1991.

Après la première missile qu’a lancée Mr Ben Salah à 7 jours des élections, contre  Mr Béji Caied Essebsi, actuel premier ministre, en l’accusant d’avoir  orchestré son assassinat durant les années 70, et après avoir déclaré son solide lien d’amitié avec Mr Rached Ghannouchi, Mr Ben Salah a abordé la question sensible du crime de « Bab Souika ». Mr Ben Salah a avancé que « ce crime avait été perpétré par Ben Ali pour se débarrasser des islamistes ». Mr Ben Salah est allé jusqu’à dire que « Mr Abdallah Kallel aurait lui-même orchestré cette affaire ».

Rappelons que l’affaire Bab Souika de février 1991 (et pas les années 80 tel que mentionné dans l’article) est un crime sauvage perpétré contre une cellule du RCD ex parti au pourvoir,  à Bab Souika, sa région symbolique située au centre ville de Tunis. Deux gardiens civiles du local avaient alors été ligotés, aspergés d’essence et brûlés vifs. Une personne est décédée, l’autre serait toujours vivante…ou plutôt mort-vivante.

Ce crime était survenu en pleine période de violence et de bras de fer entre le pouvoir et les islamistes d’Ennahda après l’échec des élections de 1989. C’était par ailleurs la période de la guerre du Golfe.

Officiellement, c’était un attentat perpétré par des jeunes islamistes qui ont reconnu les faits et ont été condamnés à la peine capitale. Néanmoins, aucune revendication officielle de la part de leur mouvement Ennahda n’avait été présentée à l’époque. A noter cependant que Mr Abdelfattah Mourou, l'un des fondateurs de ce mouvement, avait  publiquement dénoncé le crime et a quitté le mouvement depuis.

Après Le 14 janvier 2011, à l'occasion d'une amnistie générale, les islamistes longtemps opprimés, traqués et torturés par Ben Ali ont pu retrouver la scène politique. La commande du mouvement Ennahda, désormais parti politique reconnu, a eu alors l’occasion de parler publiquement de ce crime abominable, en l'adoptant. Il s’agissait d’abord de Mr Hamadi Jebali, numéro 2 du parti lors d’une conférence de presse le 17 février 2011. Plus récemment, Mr Rached Ghannouchi, numéro 1 du parti Ennahda, en a parlé en levant l'ambiguité sur ce sujet. C’était dans l’émission "Essaraha Raha" de Samir El-Wafi sur la chaine télévisée Hannibal, le 10 septembre 2011.

Mr Rached Ghannouchi  avait précisé que le crime de Bab Souika a bel et bien été commis par de jeunes islamistes. Ces derniers avaient préparé et exécuté leur plan alors que les commandes du mouvement Ennahda étaient soit en prison soit en exil. C’était, toujours selon Mr Ghannouchi,  une réponse contre les cellules du RCD devenues un annexe de la police et qui pourchassaient ces jeunes islamistes.

Mr Ahmed  Ben Salah tient pourtant à accuser Abdallah Kallel. Ses arguments ? deux témoignages….indirects….de personnes décédées !  D’après Mr Ben Salah, le gardien décédé, paix à son âme, aurait soufflé à sa fille, sur son lit de mort, que le système Ben Ali était derrière ce coup abominable. L’autre personne était le général feu Abdelhamid Cheikh, ancien ministre de l’intérieur. D’après Ben Salah, Feu Général Cheikh aurait parlé de coup monté à une tiers personne, dans un restaurant à Paris.

Ces propors, Mr Ben Salah les avait déjà rapportés une première fois sur le site "Binaanews" le 7 juillet 2011.

Mr Ben Salah a dû oublier que Kallel n’était pas encore ministre de l’intérieur au moment du crime et qu'il a été nommé juste après, justement au décours du limogeage politique de feu Mr Abdelhamid Cheikh, ami d'école de Ben Ali. Après avoir confié le ministère de l'intérieur à deux généraux de l'armée (Habib Ammar et Abdelhamid Cheikh), Ben Ali aurait décidé de reprendre les commandes de son ministère. En nommant Kallel, un énarque, ancien PDG de sociétés de matériaux de construction,  étranger aux milieux de la sécurité, Ben Ali allait devenir le vrai ministre de l’intérieur depuis.

Quelle mouche a piquée Mr Ahmed Ben Salah pour faire ce genre de déclarations, accuser Abdallah Kallel à tort et surtout après que le parti Ennahda ait eu le courage de reconnaître les faits publiquement après le 14 janvier 2011 ?

Il faut vraiment une bonne pincée de tolérance et une noisette de respect envers d'anciens responsables (abstraction faite de leur bilan), pour mettre ces diffamations sur le compte de la sénilité avancée de Mr Ahmed Ben Salah qui aurait échappée au journaliste de « Orabya ».

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Commentaires
BOKBOK TUNISIEN (contact : bokboktunisien@gmail.com)
  • Avant, les journalistes écrivaient pour ne rien dire. Après le 14 janvier 2011, les journalistes écrivent pour ne pas dire. Je ne suis pas journaliste. Je n'écris pas. Toute interprétation est du domaine du rire. Bon Kif !
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